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Tournai : plus assez de lits pour les militaires obligés de loger à l’hôtel à cause des réfugiés

caserne saint jean tournai

Cette information émane de la RTBF. Cette semaine une douzaine de militaires qui suivent des cours à la caserne Saint-Jean à Tournai ont dû réserver une chambre d’hôtel pour éviter des déplacements trop longs. Pour les militaires venant de loin, l’hébergement se fait habituellement au sein de la caserne. Mais depuis le début du mois de septembre 2015 des candidats réfugiés sont accueillis au sein de la caserne. Pour les militaires, 195 lits restent disponibles. Ce n’est manifestement pas assez. L’armée n’a pas confirmé l’information, mais les syndicats eux, sont bien au courant.

Les formations en Logistique ont repris à la Défense. Elles se délivrent comme d’habitude à la Caserne Ruquoy à Tournai et s’étendent sur trois à quatre semaines. Certains candidats à cette formation sont confrontés à un soucis de logement.

Pour la CGSP Défense, cette solution, c’est un moindre mal :  » nous avons réussi à faire appliquer la réglementation, explique Patrick Descy, l’armée a décidé de loger les élèves statutaires, comme le prévoit le règlement, dans un hôtel, car ils habitent à plus de 75 km de Tournai. Sans cette solution, on leur aurait remboursé des frais de déplacement à 50% du prix du train, mais il faut savoir que cela n’est pas toujours possible d’arriver à 8H00 à Tournai quand on vient de loin avec les transports en commun.  »

La CGPM, la Centrale Générale du Personnel Militaire, ne partage pas vraiment cette analyse. Pour Philippe Sion,  » ce sont des personnes qui ne peuvent pas se permettre de faire le déplacement et pour arriver à l’heure, les voilà obligés d’aller à l’hôtel, car l’armée ne sait pas les loger. Ils doivent d’abord avancer l’argent de leur poche, certes la somme n’est peut-être pas très élevée, mais nous travaillons avec des montants fixes, des plafonds, et je suis persuadé que la somme qu’ils doivent dépenser journalièrement dépasse les montants prévus. A l’heure actuelle, je suis incapable de dire qui va prendre la différence en charge.  »

Freddy Simon, le directeur de la Croix-Rouge, chargé de l’accueil des réfugiés à la Caserne Saint-Jean, n’a pas été informé du problème de place rencontré par l’armée. Il a tenu à rassurer une nouvelle fois les militaires et la population : il n’est pas question de supprimer complètement l’hébergement des élèves de l’école de logistique pour accroitre démesurément le nombre de réfugiés,  » même s’il est possible qu’on nous demande un nouvel effort pour faire face à la demande. Nous ne pourrons pas gérer 1000 réfugiés comme on l’a entendu il y a une quinzaine de jours. Ce n’est matériellement pas possible  »

C’est pourtant un chiffre qui circule à nouveau dans le rangs des syndicats militaires. « Pas plus tard que lundi, dit Philippe Sion du C.G.P.M., le chiffre de 1060 réfugiés a encore été cité lors d’une réunion avec l’état-major. C’est tout de même très incohérent, je n’ai pas peur de le dire. D’un côté on nous contraint à une grande discrétion, obligation de circuler en civil en ville, de ne pas s’afficher en militaire sur les réseaux sociaux, mais d’un autre côté, on met des militaires au poste de garde de la caserne Saint-Jean et là, on est pris en photo par des candidats à l’asile. Bien sûr, je ne vais pas dire que les réfugiés sont tous des terroristes, mais c’est tout de même de la grande improvisation. Et si un jour, on annonce à tous ces gens qu’ils ne sont pas reconnus comme réfugiés, on nous demandera peut-être de les maintenir à la caserne.. quelle incohérence …. ».

Un témoignage qui confirme l’article que nous publions ce mardi sur l’inquiétude des syndicats à propos des réfugiés qui peuvent prendre les militaires en photo.

Patrick Descy de la CGSP explique lui qu’on a encore fait appel à l’armée en extrême urgence, comme toujours :  » C’est toujours comme ça, on se retourne en catastrophe vers la défense. Ici c’est pour les réfugiés, mais ce pourrait être pour un incident SEVESO avec des centaines de personnes à reloger. Dans ces cas-là, on crie au secours. Entre deux catastrophes, on ne prévoit rien, il y a pourtant des logements sociaux inoccupés à rénover, mais non, entre deux catastrophes, on ne fait rien, sauf demander à la défense de faire des économies. « 

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