Tournai : Pascal Cleyman, militaire retraité, est décédé après avoir été poignardé
Dans la nuit de ce samedi 22 au dimanche 23 août 2015, Pascal Cleyman, un mécanicien et militaire retraité de la caserne militaire de Tournai âgé de 58 ans est décédé à Châtellerault (France), commune voisine de Archigny où il réside depuis sa retraire obtenue en 2013. Pascal est décédé dans le jardin de son voisin, Patrice Bertaud, après avoir été poignardé. La justice a ouvert deux enquêtes après ce drame. L’auteur du coup de couteau mortel est ressorti libre de chez le juge d’instruction. Pascal a frappé Patrice avec une barre de fer avant de recevoir un coup de couteau mortel dans le dos de la main de Mathieu Gandon, un autre voisin.Précisons tout de suite que les circonstances de la mort de Pascal Cleyman sont particulières. Cet ex-militaire avait fait toute sa carrière en tant que mécanicien à Tournai. On explique difficilement cette agression. Pascal n’avait pas d’antécédents judiciaires.
En effet, un épais parfum de mystère plane sur cette affaire qui vient de connaître un premier dénouement : la présentation au juge d’instruction d’un quadragénaire qui a tué l’agresseur de son voisin d’un coup de couteau.
Agressé en pleine nuit : pourquoi ?
Le procureur de la République de Poitiers a ouvert une information judiciaire pour coup mortel, c’est-à-dire des violences volontaires, commises avec une arme, mais sans intention de tuer.
Dans la nuit de samedi à dimanche, Mathieu Gandon, un père de famille sans histoire, s’est porté au secours de son voisin en pleine nuit.
Il est 4 h 30 du matin, dimanche quand il entend Patrice Bertaud hurler au secours avant d’appeler ses voisins par leur prénom.
Mathieu prend un couteau doté d’une lame de 25 cm et sort. Il découvre son voisin à terre, sérieusement blessé à la tête. » Il lui porte secours et à ce moment-là, il voit un homme vêtu en noir qui surgit d’un bosquet « , explique le procureur de la République.
L’homme s’apprête à escalader le mur de la propriété. C’est à se moment là, en voulant l’empêcher de fuir que Mathieu Gandon lui porte un coup de couteau dans le dos.
« Il dit que c’est un coup accidentel », indique le procureur. « Le problème, c’est qu’il a ce couteau avec lui, qu’il n’y a pas eu d’altercation entre les deux hommes. On ne peut pas retenir la légitime défense. Mais rien n’indique non plus qu’il avait l’intention de tuer. C’est quelqu’un qui a eu le courage d’intervenir en pleine nuit alors que son voisin était agressé. »
Un geste de courage souligné aussi par Maitre Dia, l’avocat du quadragénaire. « Il est abasourdi par ce qui s’est passé. Il ne comprend pas. Il craignait d’aller en prison. Il n’a pas cessé de pleurer. »
L’autopsie devrait permettre de préciser les circonstances dans lesquelles le coup fatal a été donné : localisation de la blessure et dégâts causés, puissance et angle du coup porté.
Après trente-six heures de garde à vue, le quadragénaire, auteur du coup mortel, a été présenté au juge d’instruction. Il est ressorti libre du palais de justice. Le procureur avait indiqué qu’il ne requerrait ni mandat de dépôt ni contrôle judiciaire.
Maintenant, reste à lever le mystérieux point de départ de cette affaire qualifiée de « dramatique et complexe ».
Pourquoi Pascal Cleyman, un ancien militaire en retraite de 58 ans, habitant d’Archigny, est-il venu en pleine nuit à Châtellerault pour frapper à coup de barre de fer Patrice Bertaud ?
« On ne privilégie aucune piste », assure le procureur. Le passé des deux hommes est passé au crible. La justice ne les connaît pas mais l’agression ressemble à s’y méprendre à une vengeance.
« Rien n’a été volé », précise le procureur. Pascal est venu ganté, vêtu de noir, sans papiers ni téléphone. Une barre de fer à la main, il frappe à la tête Patrice Bertaud chez lui. Il n’a rien vu venir. Bilan : trente points de suture et sept jours d’arrêt. Il était toujours hospitalisé hier.
Il a pu répondre aux premières questions des enquêteurs. Un entretien pour pas grand-chose. « Il dit qu’il ne connaît pas cet homme », déclare le procureur. Ce que contestent des gens qui les connaissent.
Les motivations de l’agression devraient donc se décanter assez rapidement. Pour l’heure, aucun lien n’est fait avec le tag menaçant (« On ora ta po ») laissé sur la maison du sexagénaire au printemps dernier.
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