Cette information est révélée par Sudpresse. Yannick Toussaint, un Tournaisien âgé de 41 ans, a été inculpé d’attentat à la pudeur dans le dossier qui implique aussi l’abbé Yvon Remacle. Les deux hommes se sont échangés, par clé USB, des photos d’un jeune garçon. Yannick Toussaint, déjà en prison pour des faits d’escroquerie, menait une vie sociale très active à Tournai.
Ce 25 août 2015, l’abbé Remacle (52 ans), curé dans l’unité pastorale de Neupré, était interpellé à Tournai, une arrestation qui a consterné les paroissiens de plusieurs églises liégeoises. Il est accusé de faits de pédophilie sur un mineur de moins de 16 ans. Il a été incarcéré et écarté par l’évêque de Liège.
Dans cette affaire, un autre homme est impliqué et a été inculpé d’attentat à la pudeur. Un Tournaisien de 41 ans, un certain Yannick Toussaint qui est une personnalité bien connue.
Il était en fait déjà en prison depuis la fin juin, inculpé, à l’époque, dans un dossier d’escroquerie portant sur plusieurs dizaines de milliers d’euros. C’est lors des devoirs liés à cette affaire d’escroquerie que les enquêteurs ont découvert « qu’il avait des contacts avec un curé de la région de Liège qui lui aurait demandé des photos« légères » d’un jeune garçon », a-t-on appris de source proche du dossier.
Interrogé, l’abbé Remacle aurait dit qu’il avait reçu des photos « légères » d’un jeune garçon sur une clé USB mais qu’il ne les aurait pas toutes regardées. Il aurait d’ailleurs envoyé un mail au Tournaisien pour lui dire qu’il avait bien reçu les photos !
De son côté, M. Toussaint nie avoir envoyé la clé et les photos demandées par l’abbé. Un mandat d’arrêt a néanmoins été délivré à son encontre pour attentat à la pudeur. Le juge d’instruction a estimé qu’il avait assez d’indices pour cela.
Yannick Toussaint est bien connu à Tournai. Président, aujourd’hui démis, des Gilles, chorégraphe aux Ballets du Hainaut, ancien candidat sur une liste cdH aux élections communales, professeur de lettres à Mons, c’est qu’on appelle un beau curriculum vitae !
On sait que lorsqu’il était enseignant à l’Institut du Sacré-Cœur, à Mons, il avait été surveillé pour des comportements inappropriés. Des parents s’étaient plaints à la direction, mais il aurait été blanchi.
Forcément absent de l’école, « il fait néanmoins l’objet d’une procédure de suspension », nous a précisé Emmanuel Godefroy, sous-directeur de l’établissement, « ce qui n’est pas une sanction mais une mesure dans l’attente de la décision de justice ».
Outre son activité de prof, M. Toussaint était donc très impliqué dans la vie publique tournaisienne. « Il était le président des Gilles de Tournai, il en était même le fondateur», raconte un proche, « c’est un passionné de folklore. Outre les sorties régulières de la troupe, il menait de nombreux projets pédagogiques dans des établissements scolaires de la région de Tournai .»
En 2006, il avait figuré sur la liste cdH aux élections communales, obtenant un peu plus de 200 voix de préférence.
Il devait renouveler l’expérience en 2012, mais le cdH local l’avait écarté à la suite de rumeurs « au sujet du comportement de M. Toussaint, qui devaient nous inciter à la plus grande prudence ». « Ce n’étaient que des rumeurs mais nous ne pouvions prendre aucun risque », rapporte un cadre du cdH.
Une constante dans les milieux qu’il a fréquentés. On dit de lui « qu’il sait bien parler, qu’il se vend très bien ». Trop bien certainement, même si à l’heure actuelle il est toujours présumé innocent.
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