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Tournai : bagarre entre réfugiés – 12 Syriens obligés de quitter le centre d’asile

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Ce jeudi 25 février 2016, douze Syriens ont été priés de quitter le centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Tournai suite à une bagarre. Les règles dans un centre pour demandeurs d’asile géré par la Croix-Rouge sont strictes et les responsables y appliquent la tolérance zéro.

 

Ce mercredi 24 au matin, deux hommes se sont bagarrés au réfectoire en présence d’autres demandeurs. Il n’y a pas eu de blessés et les deux hommes se sont réconciliés, mais la direction a eu vent de la bagarre. Deux familles doivent donc quitter Tournai et seront relogés dans un autre centre.

 

En cas de non-res­pect des règles, on est illi­co trans­fé­ré vers un autre centre d’ac­cueil. L’un des deux hommes et sa fa­mille ont déjà quit­té Tour­nai.

 

Ils sont partis hier jeu­di en dé­but d’a­près-midi, di­rec­tion le centre d’ac­cueil d’Her­beu­mont-les-Fourches dans les Ar­dennes.

 

L’autre fa­mille s’ap­prê­tait à quit­ter Tour­nai, elle aus­si, pour un autre centre. Soit douze per­sonnes en tout, dont cinq en­fants sco­la­ri­sés dans le pri­maire à Tour­nai et un grand ado­les­cent dans le se­con­daire.

 

 » Ces fa­milles étaient à Tour­nai de­puis sep­tembre, et il n’y a jamais eu de prob­lème avec elles », expliquent les bé­né­voles actifs au sein de ce centre. Ces faits n’ont en tout cas rien à voir avec l’acte de vio­lence dont fut vic­time un membre du per­son­nel du centre en jan­vier der­nier.»

 

Di­rec­teur du centre de Tour­nai de­puis le 15 fé­vrier der­nier, Alain De­jon­ghe confirme toutes ces informa­tions. Dans le cas des deux fa­milles sy­riennes trans­fé­rées ce jeu­di, pour­quoi n’a-t-il pas fait preuve de sou­plesse, dès lors que les faits n’é­taient pas graves, qu’il y a eu ré­con­ci­lia­tion et qu’il n’y avait pas eu le moindre prob­lème avec ces gens avant ?

 

« En tant qu’­hu­main, moi aus­si je suis déçu et triste de ce nou­veau dé­ra­ci­ne­ment pour deux fa­milles qui di­saient bien se plaire à Tour­nai, et qui pour­raient venir s’y éta­blir dé­fi­ni­ti­ve­ment si le droit d’a­sile leur est ac­cor­dé », s’est exprimé Alain De­jon­ghe au Courrier de l’Escaut.

 

 » La déci­sion a donc été dif­fi­cile à prendre mais, en tant que di­rec­teur, je ne pou­vais pas faire au­tre­ment, si je veux gar­der la sé­réni­té dans un centre de 750 per­sonnes. Je ne peux permettre la moindre étin­celle – dans notre centre, c’est ex­pli­qué en long et en large, dans toutes les langues – et les fa­milles qui ont été trans­fé­rées l’ont bien com­pris. Les autres de­man­deurs d’a­sile aus­si l’ont bien com­pris. Il n’y a pas eu d’é­meute. »

 

Son hu­mani­té, ce directeur l’a ex­pri­mée dans la fa­çon dont les fa­milles ont été trans­fé­rées. Nor­ma­le­ment, on les met dans le train. Ici, on a été les conduire jus­qu’à leur nou­velle desti­na­tion, en te­nant no­tam­ment compte du fait qu’elles avaient ac­cu­mu­lé pas mal de ba­gages.

 

 » L’inci­dent n’au­ra au­cune incidence sur leur dos­sier ni sur leur ac­cueil dans leurs nou­veaux centres « , in­siste Alain De­jon­ghe.

 

Se­lon ce der­nier, si l’on ex­cepte les faits de vio­lence avé­rée du mois der­nier, il n’y a eu que quelques ba­garres sans gravi­té de­puis sep­tembre. Mais toutes ont don­né lieu elles aus­si à une pro­cé­dure de trans­fert.

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