Le tragique décès de Josiane Detrain et les questionnements de son neveu sur la vitesse d’intervention des services de secours sont mis en lumière ce mardi 1er décembre 2015 par le journal Nord Éclair. Le corps sans vie de Josiane a été découvert par les services de secours ce dimanche 29 novembre 2015 dans sa maison de Blaton.
La tragique histoire commence dimanche matin un peu avant 8h. Comme il le fait régulièrement, Alain s’est rendu chez sa tante, Mme Josiane Detrain, âgée de 69 ans, pour prendre de ses nouvelles.
A son arrivée au domicile de sa parente, rue Florian Duc à Blaton, il a frappé à la porte mais n’a obtenu aucune réponse. Pourtant, il y a avait bien de la lumière dans la maison…
Devant le silence qui, seul, répondait à ses appels répétés et face à l’impossibilité de pénétrer dans l’habitation, il a décidé d’appeler les secours.
« Les ambulanciers sont arrivés très vite », raconte-t-il. Mais sans pouvoir être d’une grande utilité à Mme Detrain puisque la porte de son domicile demeurait close. « Et la police est arrivée, et puis les pompiers peut-être un quart d’heure plus tard », poursuit-il. « Ils ont ouvert une mallette d’outils et se sont mis à travailler sur la serrure, mais ça a pris un temps fou. Ils agissaient tranquillement, sans se presser… ».
Selon le journaliste de Nord Eclair, la voix d’Alain tressaille : « J’étais derrière tout le monde et je me suis retenu d’intervenir car j’aurais pété un câble et j’aurais tout défoncé ! Ça durait tellement que les policiers sont même retournés attendre dans leur combi. En tout, ça a bien pris une heure pour ouvrir cette porte ! Et quand on a pu rentrer, ma tante était morte », s’indigne Alain qui s’étonne aussi de la question insolite du médecin de garde arrivé sur les lieux aux pompiers : « De quoi estelle morte ? »…
La version des pompiers de Bernissart est bien sûr différente. Pour eux l’intervention s’est déroulée normalement, sans retard particulier.
« Tout a duré trois-quarts d’heure, trajet depuis la caserne et retour compris », ont assuré les hommes du feu au Nord Eclair. « Nous devons respecter une procédure précise dans ce type d’intervention, sinon on nous accuserait de violation de domicile. Nous ne pouvons agir qu’en présence de la police et en limitant les dégâts au maximum, nous avons un matériel spécial pour cela. Dimanche matin, l’intervention a été parfaitement menée. Nous regrettons profondément mais cette dame était décédée bien avant notre arrivée. »
Un même drame et deux versions radicalement différentes…
Et pourtant, ne pourraient-elles avoir chacune leur part de vérité ? Pour Alain, fou d’angoisse sur le sort de sa tante, on peut comprendre que n’importe quelle intervention aurait semblé beaucoup trop lente, au point de paraître nonchalante…
On peut aussi comprendre que son exaspération devant le travail méticuleux des pompiers l’amène à des accusations, voire à l’injustice. Côté pompiers, il faut admettre qu’ils connaissent leur boulot et la meilleure manière de le mener à bien, quoi que puisse en penser un simple témoin.
Le deuil serait sans doute moins amer si chacun pouvait accepter la part de vérité de l’autre
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