Bernissart : Joris, handicapé, oublié par l’entrepreneur qui doit construire sa nouvelle chambre ?
Il y a un an, la maman de Joris signait un devis pour construire une annexe à leur domicile. Objectif : y aménager une chambre et des sanitaires au rez-de-chaussée pour le jeune homme, handicapé après un accident de voiture. Mais depuis des mois, seule la chape de béton est coulée et la famille s’impatiente, d’autant que l’entrepreneur a déjà touché 80 % du montant global des travaux.
« Pour le prix qu’on a déjà versé, je devrais au moins avoir les murs de ma chambre », a expliqué Joris Delcourt à une journaliste du Nord Eclair. Il a fêté ses 23 ans ce 19 octobre 2015 et espérait sincèrement être installé dans la nouvelle extension de sa maison familiale, située à la rue Lotard à Bernissart.
« Le problème, c’est que le vendeur reporte de mois en mois les travaux parce qu’il a d’autres chantiers», relève Maïté, la maman de Joris. « Et ce, alors qu’il a déjà perçu 80 % du montant total des travaux (estimés à 37.700 euros au total) : 40 % que je lui ai versés en deux fois (10 % le 4 décembre et 30 % le 30 avril) et 40 % de l’AWIPH (Agence wallonne pour l’intégration de la personne handicapée)».
Cette extension doit servir de lieu de vie à Joris qui éprouve toujours de sérieuses difficultés de déplacement après un accident de voiture, survenu en mars 2013.
Le jeune homme a bien failli mourir et est resté longtemps dans le coma. Et lorsqu’il a repris connaissance, il a dû tout réapprendre : à parler, à marcher…
« Aujourd’hui, il vit dans le salon, son lit médical se trouve en plein milieu. Question intimité, il y a mieux », précise sa maman. « Mais nous n’avons pas le choix puisqu’il ne sait plus emprunter les escaliers».
Avec cette extension d’une superficie de 28 m2, c’est le confort de vie de Joris qui est en jeu : «Je vois encore le vendeur, sur le pas de la porte, me dire : “ne t’inquiète pas, tu l’auras ta chambre ! ”. Tu parles », soupire Joris.
«Il nous avait même dit que nous étions ses premiers clients de 2015 et que les travaux pourraient commencer vers mars ou avril, si nous avions le permis».
L’urbanisme a finalement délivré le permis en avril dernier et c’est seulement en juillet que les travaux de terrassement sont entamés. « Ensuite, il fallait attendre l’intervention de 40 % de l’AWIPH… qui a finalement été perçue le 15 septembre. Et toujours rien, il nous demande d’attendre, cette fois jusqu’en décembre. Mais après ce sera l’hiver », regrette Maïté.
Interrogé par Nord Eclair, le vendeur dit n’avoir eu qu’une succession de problèmes avec ce chantier de Bernissart : « Oui les délais sont longs, mais c’est comme cela que ça se passe, surtout dans ce genre de dossier où il faut obtenir l’aval de l’AWIPH, etc.», précise-t-il.
« Le comportement de Madame n’est pas toujours adéquat, elle dénigre notre travail, elle refuse de comprendre, elle a changé d’avis à plusieurs reprises… ce sont des enfantillages ».
Le vendeur assure d’ailleurs qu’il poursuivra les travaux : « Par recommandé, nous nous sommes engagés à terminer le chantier et avons proposé un délai… Face à la situation dramatique que vit le jeune homme, si je peux même aller plus tôt sur place, je le ferai. Je me suis engagé à lui réaliser sa chambre et quand je commence quelque chose, je le finis».
Sur les 80 % d’ores et déjà perçus par sa société, alors que les travaux en sont restés au terrassement, le vendeur précise : « C’est spécifié dans nos contrats et aucun de nos clients ne s’en plaint». Il est vrai que le devis confirme cette pratique, même si elle n’est pas courante : « Vous croyez que je vais partir avec l’argent à la Côte d’Azur ? », lance le vendeur, assez agacé.
« Nous avons même offert une ristourne à cette famille, en raison de sa situation », ajoute-t-il avant de promettre : « De toute façon, les travaux seront achevés !». Dont acte…
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